Mariage ultra lucide

5 août 2016

J’ai 55 ans. Je me marie. Et alors ?

J’ai trouvé le deuxième homme de ma vie et je me marie. Rien de bien original sauf que j’ai 55 ans et que mon homme a dix ans de moins que moi, alors forcément, ça jase. Oh, pas devant moi : tout le monde trouve cela super !

Ceci dit, je peux comprendre. L’image des fameuses « cougars » qu’on véhicule à la télé n’est pas flatteuse. Celles qui acceptent de figurer dans les reportages sur le sujet se prennent souvent pour des ados. Elles s’habillent comme leur fille et fréquentent des boîtes branchées. Moi, je suis un peu plus normale : j’essaie de garder la ligne, je ne fréquente aucune boîte branchée, et je m’habille comme une femme de mon âge, sans tomber dans le style « mémérisant » terme créé par l’adorable styliste de M6 , Cristina Cordula.

Elle, c’est mon modèle et je suis ses conseils. Quelle classe elle a, avec son accent si craquant ! Le seul accent que j’ai attrapé en me fiançant, c’est l’accent belge. Nettement moins glamour.

Je cache tout de même mes premiers cheveux gris sous des teintures et je me tartine de crèmes pour peaux matures en veux-tu en voilà, il y a tout de même un minimum légal à respecter.

Mon homme, je l’aime, d’autant plus qu’il possède des qualités indéniables : il n’a pas de parents. Il n’a pas d’enfant. Il n’a surtout pas d’ex !

Je n’allais pas laisser filer un tel joyau, j’ai vite mis ce collier à mon cou. Lucide la vieille!

En échange, je lui offre la famille qu’il n’a pas : des beaux-parents à moitié cinglés, trois enfants adultes, un ex-époux à la retraite. Il aura peut-être la joie d’être grand-père par procuration, mais j’évite d’aborder le sujet avec lui.

Une excellente amie, jalouse sur les bords, m’avait prévenue : un homme célibataire de 45 ans, ça sent le vice caché. J’ai cherché le vice, j’ai juste trouvé le caché : Mon homme n’aime pas les tâches ménagères et aime bien se faire servir.

Ayant eu une longue expérience de la vie en coupe auparavant, j’ai pris les devants. Reprendre du service, oui mais pas à n’importe quel prix !

Je n’allais pas me tuer au travail et jouer à la ménagère en rentrant. J’ai donc choisi de changer de métier : femme au foyer, une sorte de retraite anticipée.

Et vous savez quoi ? Je PRO-FI-TE !